mardi 17 novembre 2015

Attentats de Paris: mon nom est Sombre


PARIS, FRANCE

Le journaliste de La Rpesse dépêché dans le Xe arrondissement pour couvrir les tristes évènements de Paris a réussi à obtenir les témoignages exclusifs de certains objets utilisés par les auteurs des attaques terroristes de vendredi dernier.  Voici leurs récits.

Je suis le soulier d'Ismaël

"Ce matin-là, il m'a attaché plus serré que d'hab.  J'me disais qu'on allait peut-être au footing?  Et oui, on a couru, finalement...  Oh, il m'a bien promené, ce petit, grâce à lui j'ai vu l'Europe, le Moyen-Orient aussi, et Paris.  Belle Paris!  J'étais content ce matin-là, il faisait beau, pas de pluie!  On va courir, j'me suis dit!  On a couru, et il a plu.  Mais ce n'était pas une pluie de novembre.  La pluie de novembre à Paris n'est pas rouge...  Mais qu'est-ce qui a bien pu lui arriver, à ce petit, pour finir comme ça?"

Je suis la kalachnikov de Bilal

"Enfin le grand jour!!!  Ça faisait des semaines que j'était cachée!  Putain, je n'avais eu que des rôles de figurantes jusqu'à vendredi, mais je sais que ça va changer maintenant!  C'est bien beau tirer en l'air pendant des vidéos promotionnelles, mais je savais que j'étais faite pour un plus grand rôle que ça!  Je savais qu'en étant bien dirigée, j'aurais le rôle de ma vie!!!"

Je suis la ceinture de Brahim

"J'sais pas où est ma boucle, j'l'ai pas retrouvée...  J'ai été blessée, vous pouvez bien imaginer.  J'étais aux premières loges.  J'me doutais que quelque chose n'allait pas, j'me disais bien que mon porteur n'avait pas pu prendre autant de poids en si peu de temps.  Eh ben si, mais le poids était dans sa tête.  Il a gobé, gobé toute la merde qu'on lui gavait.  Et ce jour fatidique, ce poids, cette lourdeur lui est sorti de la tête, il se l'est mise à la taille, et m'a serrée dessus.  Je suis désolée..."

Je suis la trouille de Salah

"On peut dire que j'ai pas mal réussi mon coup, hein?  J'ai toujours été un peu là derrière, à guider ses actions sans qu'il ne le sache, à lui distordre la vue, à tout lui faire comprendre de travers...  Quand on a peur d'être rejeté encore une fois par une société qui nous exclut, ben, on la détruit!  C'est quand on a peur qu'on accomplit de grande chose!"

Notre journaliste a tenté de s'entretenir avec la joie de vivre de Bilal et le bonheur d'Omar, mais sans succès, ceux-ci étaient introuvables.  

(Les lecteurs pardonneront à la rédaction de La Rpesse l'hommage stylistique à l'écrivain Orhan Pamuk.  Merci d'avance, vive la France!)

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